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Souk Chaouachine

Dans sa boutique toute de boiserie ouvragée, sous la lumière zénithale d’une verrière, le chaouachi apporte les dernières retouches à ses chéchias, mais que de pérégrinations a subi ce bonnet rouge avant de prendre sa forme définitive !

Une laine de choix importée d’Australie et d’Espagne, lavée, séchée, cardée et filée passe entre les mains des tricoteuses sous la forme d’écheveaux. Celles-ci la tricotent avec cinq aiguilles pour obtenir le kabous, un bonnet lâche, d’environ 30cm de diamètre et 40cm de profondeur. Les kabous sont envoyés à l’usine à foulon, à El Battan, dans la vallée de la Medjerda. Là, ils sont feutrés à l’eau chaude et au savon. Ils prennent la forme d’une calotte à la texture si serrée qu’on ne voit plus les mailles du tricot de départ. La calotte revient au souk à Tunis où elle est soumise à l’opération de cardage, elle en ressort souple et moelleuse. Elle passe ensuite à la teinture à Zaghouan puis revient au souk pour un nouveau cardage.

Enfin l’artisan coud sa griffe, à l’intérieur, par un dessin au fil noir. La chéchia est prête à continuer son voyage vers le client. Certes, elle n’alimente plus le marché extérieur aussi étendu que jadis mais elle continue néanmoins à s’exporter vers l’Algérie, la Libye, le Mali, le Niger en plus du marché touristique.

Souk Chaouachine